Niveau 1
2.1.7 Planification de l’entraînement – gestion de la charge physique et psychologique
La charge de travail physique
Au moment de la préparation des séances d’entraînement, l’entraîneur inclut aussi bien des aspects techniques que tactiques (passes, dribbles, exercices à 3 contre 3, etc.), ainsi que des exercices destinés à améliorer le développement physique des joueurs (p. ex., des exercices destinés à améliorer la coordination et la vitesse). L’entraîneur peut améliorer la condition physique du joueur, non seulement par le travail physique lui-même, mais également en incorporant des exercices techniques et tactiques impliquant un travail physique (par exemple, lorsque les joueurs participent à des exercices de contre-attaque).
Il est cependant tout aussi important d’éviter la fatigue et l’épuisement. Lorsque de jeunes joueurs sont trop fatigués, ils apprennent moins bien et le risque d’accident ou de blessure est plus important.
Afin de pouvoir contrôler l’équilibre entre travail physique et repos, les entraîneurs doivent envisager aussi bien le travail qu’ils effectuent avec leurs équipes, que d’autres exercices auxquelles participent les joueurs.
Les jeunes joueurs sont susceptibles de participer à d’autres sports, ou bien de jouer au basketball avec leur établissement scolaire, ou avec d’autres équipes parallèlement dans le cadre de leur temps libre, en dehors du travail qu’ils effectuent avec l’équipe. Les joueurs ayant des engagements avec une équipe régionale ou nationale, par exemple, pourront devoir s’entraîner moins avec leur équipe en club afin d’éviter un entraînement excessif.
Il est important de ne pas perdre de vue que les joueurs doivent être reposés avant un match. Par conséquent, la charge de travail physique des séances d’entraînement prévues pour la veille ou l’avant-veille d’un match doit être plus légère. De même, les séances d’entraînement d’un lendemain de match doivent être relativement allégées.
Plus important encore, au cours de chaque séance d’entraînement il est essentiel de ne pas perdre de vue l’équilibre travail/temps de repos. Les joueurs doivent pratiquer une série d’exercices puis être en mesure de récupérer de cet effort, soit par le repos, soit par des exercices exigeant un effort physique moindre.
Par exemple : après une rencontre 1 contre 1 tout terrain (exercice intensif), les joueurs auront besoin de se reposer ou d’effectuer des exercices présentant une intensité faible (par exemple des lancers francs).
Lorsque la charge de travail physique est évaluée, il convient d’établir une distinction entre volume et intensité. « Volume » désigne la quantité de travail physique réalisée par les joueurs. L’« intensité » fait référence à la quantité de travail effectuée dans un cadre temporaire donné.
Par exemple : une activité incluant trente sprints sur l’ensemble du terrain représente un volume plus important qu’une activité impliquant vingt sprints sur l’ensemble du terrain. Cependant, la seconde activité implique une intensité plus importante si elle est pratiquée en 3 minutes et la première en 5 minutes.
Les entraîneurs doivent tenir compte du volume (de la charge de travail) dans sa globalité pour chaque séance, et s’assurer que les joueurs disposent de suffisamment de repos entre des séances d’entraînement dont le volume est important. Ils doivent également veiller à équilibrer l’intensité des exercices, en accordant des pauses prolongées entre les exercices à intensité élevée, ou prévoir un exercice d’une intensité moindre à la suite d’un exercice intense.
La charge psychologique
De même que l’entraîneur doit contrôler la charge de travail physique, il doit également prendre en compte la charge psychologique.
La charge psychologique est liée à divers aspects de l’entraînement, et notamment :
- l’implication des joueurs vis-à-vis de leur sport : plus cette implication est importante, plus l’impact psychologique est élevé ;
- la participation des joueurs aux exercices : plus cette participation est importante, plus grande sera la charge psychologique ;
- la nouveauté, la diversité et la complexité des tâches définies au cours de la séance : plus ces paramètres sont importants, plus l’effort mental requis sera élevé ;
- le degré d’attention exigé d’eux : un exercice pratiqué pour la première fois pourra exiger plus d’attention qu’un exercice familier ;
- les situations de compétition stressantes : les exercices imposant des situations de compétition stressantes (par exemple, un match dans un délai donné, l’équipe gagnante recevant un prix) présentent une charge psychologique plus élevée ;
- le comportement de l’entraîneur ; si l’entraîneur domine l’exercice, qu’il fournit des instructions, commente, corrige, renforce, etc., la charge psychologique est plus importante. Tel est le cas en particulier si le comportement de l’entraîneur génère du stress.
Les entraîneurs doivent cependant être conscients que sans une charge psychologique minimale, la séance d’entraînement va être terne et ennuyeuse. Par conséquent, les séances monotones (exercices très répétitifs, par exemple), ou bien impliquant une faible participation des joueurs (par exemple, les participants doivent attendre leur tour en file indienne) auront tendance à être contre-productives.
De même, les séances n’impliquant aucun exercice compétitif, ou bien dans lesquelles l’entraîneur ne fournit aucune évaluation des performances des joueurs, pourront générer de l’ennui.
En outre, si l’entraîneur semble peu intéressé, et qu’il ne s’implique pas dans leur travail, les joueurs peuvent être amenés à en éprouver de l’ennui, puis finir par se désintéresser.
L’entraîneur doit s’efforcer de susciter un effort psychologique de la part des joueurs qui va les aider à gérer une situation difficile mais contrôlable. Par exemple, un exercice courant consiste à diviser une équipe en deux groupes, avant d’organiser un concours de tirs entre les deux.
Si les joueurs tirent depuis des positions à partir desquelles ils sont effectivement susceptibles de marquer, et si le niveau des deux groupes est comparable, cette activité va générer une charge psychologique qui va s’avérer productive. Les joueurs vont se concentrer sur la tâche. Ils sont confrontés à une situation de compétition qu’ils sont en mesure de gérer. Ils vont devoir s’affronter aux sensations de frustration associées à l’échec afin de poursuivre leurs efforts. Ils seront confrontés à l’échec ou à la réussite du score final (et apprendront ainsi à contrôler leurs émotions en relation avec la réussite ou l’échec).
Cependant, si les joueurs tirent depuis des positions à partir desquelles ils parviennent à peine à atteindre le panier, ou si une équipe est nettement meilleure que l’autre, la charge psychologique va être négative. Après plusieurs échecs, les joueurs se rendent compte qu’ils ne contrôlent pas la situation parce que, indépendamment des efforts fournis, le but qui consiste à marquer leur est hors de portée. Dans ces conditions, la motivation et les efforts vont avoir tendance à diminuer.
En règle générale, la charge psychologique imposée aux joueurs de moins de 12 ans doit rester modérée. Pour parvenir à exercer la charge adéquate, il convient de respecter les aspects suivants :
- organiser des exercices auxquelles tous les joueurs participent (ce qui permet d’éviter les situations dans lesquelles ils attendent leur tour pendant longtemps) ;
- proposer des exercices simples, connus des joueurs ou susceptibles d’être exécutés rapidement ;
- un contenu général qui ne force pas les joueurs à faire un effort particulier pour se concentrer sur des stimuli très réduits ;
- des exercices de courte durée, pour éviter de perdre l’attention des joueurs ;
- des exercices de compétition, soigneusement contrôlés par l’entraîneur, de sorte que succès et échecs soient répartis de manière égale de part et d’autre.
Pour ces équipes, le volume total de charge psychologique peut rester équivalent pour la plupart des séances d’entraînement. Au cours de chaque séance, il est possible de faire appel, soit à des exercices présentant une charge comparable, soit à des exercices impliquant une charge supérieure, en alternance qui seront assorties d’une pression moindre.
Pour les équipes de 13 et 14 ans, la charge psychologique peut être supérieure. C’est d’autant plus le cas pour les 15 à 18 ans, bien que dans les deux cas il soit préférable de faire alterner des charges supérieures et inférieures lors des séances d’entraînement, ainsi que dans le cadre des exercices pratiqués au cours de chaque séance.
Envisageons par exemple un plan d’une semaine comportant quatre séances d’entraînement pour une équipe de 15 à 18 ans :
- le premier jour, l’entraîneur présente de nouveaux objectifs offensifs exigeant des joueurs un effort mental important (charge moyenne à élevée) ;
- le second jour, ces mêmes objectifs sont répétés, en faisant appel à des exercices non stressants (charge moyenne à faible) ;
- le troisième jour, l’entraîneur utilise des exercices de compétition liés à cet objectif, ainsi que d’autres que les joueurs ont déjà maîtrisés ; certains exercices peuvent s’avérer stressants (charge élevée à très élevée) ;
- le quatrième jour, les objectifs sont répétés en faisant appel à des exercices non stressants (charge faible).
Lorsqu’il planifie l’ensemble d’une saison, l’entraîneur doit penser à aménager des pauses psychologiques ainsi que des périodes de repos physique, de sorte que les joueurs soient en mesure de bien assimiler le travail déjà effectué et qu’ils soient en bonne forme pour fournir des efforts supplémentaires qui seront productifs.
Il peut donc être conseillé de prévoir, en cours de saison, des périodes de repos au cours desquelles les jeunes joueurs pourront se dispenser de basketball. Il leur est en effet conseillé de répartir leur temps entre exercices sportifs, autres exercices physiques, loisirs et activités intellectuelles. L’entraîneur prévoira par exemple des séances à charge psychologique peu élevée en période d’examens scolaires.
De même, le fait de demander à une équipe de regarder une vidéo du match immédiatement après ce dernier néglige de tenir compte de la charge psychologique infligée par la rencontre. Les matchs impliquent une charge psychologique très élevée entraînant une usure psychologique extrême. Ils exigent une période de repos psychologique qui permette aux joueurs de récupérer.